Megazap
Megazap



Les entreprises ultramarines en alerte face aux orientations budgétaires du Gouvernement pour 2026


Publié le Samedi 9 Août 2025 à 11:50

              



Dans un courrier adressé à Manuel Valls et à François Bayrou, les entreprises ultramarines ont exprimé leur consternation face aux orientations budgétaires envisagées par le Gouvernement pour 2026. Ces mesures, qui visent à réduire massivement les dispositifs de soutien à la compétitivité et à l’investissement des entreprises en outre-mer, semblent déconnectées de la réalité économique des territoires ultramarins, où les fragilités structurelles sont déjà bien présentes. Les acteurs économiques de ces régions dénoncent des ajustements budgétaires disproportionnés, comparés à ceux demandés aux entreprises métropolitaines, et s'inquiètent des répercussions dramatiques pour l’emploi, le coût de la vie et la production locale.


Des mesures de rabot budgétaire incompréhensibles


Le Gouvernement semble s'apprêter à opérer une coupe budgétaire sans précédent, en réduisant de plusieurs centaines de millions d’euros le principal dispositif de soutien à l’emploi et à la compétitivité des entreprises ultramarines : la LODEOM sociale (Loi pour le développement économique des Outre-mer). Une telle réduction provoquerait une hausse brutale du coût du travail, affectant directement la compétitivité des entreprises locales, l’emploi et la vie des ultramarins. La LODEOM, qui bénéficie principalement aux entreprises locales, est un levier essentiel pour soutenir l’activité économique dans des territoires déjà minés par des handicaps structurels tels que le chômage élevé, la vie chère et la précarité.

Le Premier ministre, qui s’était engagé à ne pas augmenter les charges ou les impôts des entreprises dans le budget 2026, semble paradoxalement se tourner vers ces mesures de restriction. Le ministre des Outre-mer, de son côté, avait pourtant promis de lutter contre la vie chère et de soutenir l’économie locale. Or, les décisions budgétaires en cours risquent de compromettre ces objectifs en fragilisant davantage les petites entreprises, au lieu de leur donner les moyens d'investir et de se développer.


Un sentiment d'abandon renforcé par le projet de loi « vie chère »


Les entreprises ultramarines se sentent particulièrement abandonnées par les autorités publiques, d’autant plus qu’aucune réponse satisfaisante n’a été apportée par le ministère des Outre-mer. Le silence du Gouvernement rompt avec une longue tradition de soutien aux entreprises locales, et ce, au moment même où des promesses fortes avaient été faites aux acteurs économiques pour réduire le coût de la vie et stimuler la production locale.

Par ailleurs, le projet de loi contre la vie chère, qui est censé lutter contre l’inflation dans les Outre-mer, semble plutôt exacerber les inégalités en privilégiant une nouvelle couche d’administrations, qui pourrait nuire davantage aux petites entreprises. En réalité, ces nouvelles régulations risquent de concentrer les avantages sur les plus grandes entreprises, aggravant encore la situation des plus petites et fragilisant la production locale.


L’emploi, priorité des priorités pour les Outre-mer


Face à ces menaces budgétaires, les entreprises ultramarines soulignent qu’une politique efficace de lutte contre la vie chère ne peut se concevoir sans une dynamique d’emploi forte. En effet, la création d'emplois locaux est la clé pour améliorer le pouvoir d'achat des consommateurs ultramarins et réduire la précarité. Les coupes budgétaires envisagées auront des répercussions immédiates sur l’emploi, qui risque de s’aggraver, et sur le climat social dans ces territoires déjà sous tension.

Les entreprises demandent une vision plus ambitieuse, et un véritable engagement du Gouvernement pour soutenir la compétitivité locale. L'objectif du plein emploi, souvent évoqué en métropole, doit aussi s'appliquer aux Outre-mer. Ces territoires doivent être vus comme des bassins d’emplois à dynamiser, avec des engagements clairs et des ressources stables et dédiées.


Un appel à une répartition juste des efforts budgétaires


Dans un contexte de réduction du déficit public, les entreprises ultramarines demandent à Manuel Valls et à François Bayrou de ne pas sacrifier la France océanique. Elles réclament une répartition équitable des efforts budgétaires et des garanties claires concernant les arbitrages sur les projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale pour 2026.

Les acteurs économiques des Outre-mer réaffirment leur volonté de travailler en concert avec le Gouvernement pour trouver des solutions durables et renforcer le développement des territoires ultramarins. Les entreprises, pilier de l'économie locale, sont prêtes à contribuer à une stratégie de développement à moyen et long terme, mais cela nécessite des mesures cohérentes et un soutien tangible de la part de l'État.



Ludovic Belzamine
Rédacteur en chef de Megazap.fr depuis 15 ans. En savoir plus sur cet auteur

Nouveau commentaire :
Twitter











Facebook
Twitter
Instagram
YouTube Channel
Newsletter
Whatsapp
Telegram

Inscription à la newsletter




Carte de Couverture Mobile Réunion











Carte des Débits de Téléchargement Mobile Réunion