Le mardi 9 septembre 2025 à 20h, Nouvelle-Calédonie la 1ère proposera un documentaire inédit de la collection Itinéraires consacré à une figure marquante de l’histoire calédonienne : Hortense Kanedjo Vendégou (1848-1900), souveraine emblématique de l’Île des Pins.
Réalisé par Fabrice Gardel et Alexia Klingler, écrit par Alexandre Juster et produit par Galaxie avec la participation de Nouvelle-Calédonie la 1ère, ce film de 52 minutes offre pour la première fois un portrait nuancé et riche de celle que l’on surnomme encore aujourd’hui la Reine Hortense.
Une figure méconnue, pourtant centrale dans l’histoire calédonienne
Accédant à la chefferie à seulement 7 ans, en 1856, Hortense Vendégou a marqué son époque par son courage et son sens politique. Dans un contexte bouleversé par l’arrivée des colons français, des commerçants australiens et des vagues de déportés politiques – les Communards de 1871 et les insurgés kabyles de la révolte de Mokrani –, elle s’impose comme une cheffe de dialogue et de résistance pacifique.
À travers des négociations acharnées avec le gouverneur, elle réussit à éviter que l’Île des Pins ne soit transformée en bagne intégral, préservant ainsi son peuple d’une dépossession totale. Elle se distingue aussi par son hospitalité : accueillant des convertis catholiques persécutés venus de Maré, elle incarne une vision ouverte, inclusive et profondément humaine.
Un documentaire ancré dans l’histoire et la mémoire vivante
Fruit de plus de 30 mois de recherches, le film mêle archives inédites, témoignages d’historiens, de coutumiers et de personnalités calédoniennes. Parmi elles, le footballeur et entraîneur Antoine Kombouaré, natif de l’Île des Pins, l’historien Emmanuel Kasarhérou, président du Musée du Quai Branly, ou encore la dramaturge Jenny Briffa. Tous livrent leur regard sur l’héritage d’Hortense et sur l’actualité d’un destin qui résonne encore aujourd’hui.
Le documentaire nous emmène aussi dans des lieux emblématiques comme la grotte où elle se réfugia enfant, le cimetière des déportés, ou encore la grande case coutumière, symboles d’un patrimoine à la fois fragile et résilient.
Un film de transmission et de réconciliation
Au-delà de la figure historique, ce documentaire s’attache à réparer une absence dans le récit collectif calédonien. Longtemps marginalisée, souvent éclipsée par les récits masculins, la Reine Hortense est ici replacée au cœur de l’histoire. En retraçant son destin, le film aborde des enjeux toujours actuels : la place des femmes dans les sociétés océaniennes, la mémoire des déportations, la cohabitation des identités et la quête d’un récit commun en Nouvelle-Calédonie.
Comme le souligne le producteur Paolo Cence, il s’agit aussi de rendre justice à la diversité des mémoires ultramarines, dans une démarche respectueuse et inclusive. Pour les réalisateurs, ce projet prolonge leur travail entamé avec le succès du documentaire sur la Reine Pōmare IV de Tahiti, qui avait séduit des millions de téléspectateurs en Polynésie et en métropole.
Une résonance contemporaine
Dans un contexte où la Nouvelle-Calédonie s’interroge sur son avenir institutionnel et identitaire, ce film prend une résonance particulière. Hortense, par son refus de la violence et sa recherche constante de compromis sans renoncement, incarne une voie de réconciliation et de sérénité. Certains y voient même une préfiguration de ce que l’on appellera plus tard le Pacific Way : une gouvernance consensuelle et inclusive, née dans les îles du Pacifique au XXe siècle.
« Hortense, la reine de l’Île des Pins » sera diffusé le mardi 9 septembre 2025 à 20h sur NC la 1ère et disponible en streaming sur francetv.fr.
Un rendez-vous incontournable pour découvrir l’histoire d’une femme d’exception, témoin et actrice d’une époque charnière, et redonner toute sa place à une figure majeure de la mémoire kanak et calédonienne.














