Ce dimanche 13 juillet à 22h40 (Date et Horaire Métropole, ndlr), France 5 propose un nouveau numéro de sa collection documentaire "Une maison, une artiste" avec un épisode consacré à Maryse Condé, immense figure des lettres francophones, disparue en avril 2024. Intitulé Maryse Condé à Gordes, la maison d’une femme libre, ce film réalisé par Dorothée Poivre d’Arvor nous plonge dans l’intimité d’une écrivaine engagée, audacieuse et inlassablement lucide sur le monde.
Une demeure provençale, ultime refuge d’une vie d’errance
Maryse Condé, née en Guadeloupe en 1934, a longtemps sillonné les continents — Afrique, Caraïbes, États-Unis, Europe — à la recherche d’elle-même et de la vérité des autres. Ce n’est qu’au crépuscule de sa vie qu’elle s’installe dans le Vaucluse, près du village perché de Gordes, dans une maison baignée de lumière et de silence. Un lieu propice à la création, à la méditation et à l’amour, partagé avec son époux et traducteur Richard Philcox.
C’est dans cette maison que Maryse Condé vivra ses dix dernières années, entre repos bien mérité et dernières fulgurances littéraires. Jusqu’à plus de 80 ans, malgré la maladie, elle y écrit son ultime roman, convoquant une fois encore son imaginaire puissant et ses combats intimes.
Une œuvre profondément habitée
Autrice d’une soixantaine d’ouvrages – romans, pièces de théâtre, essais, littérature jeunesse – Maryse Condé a laissé une empreinte indélébile sur la littérature contemporaine. Son écriture, à la fois poétique et politique, explore avec acuité l’héritage de l’esclavage, les méandres de la décolonisation, la complexité des identités noires et la condition des femmes.
Récompensée par de nombreuses distinctions, dont le prix de l’Académie française, le prix Marguerite-Yourcenar ou encore le prestigieux Prix Nobel alternatif en 2018, Maryse Condé s’est imposée comme l’une des grandes voix féminines de la littérature mondiale, en dehors des circuits convenus, fidèle à sa liberté intérieure.
Un film-hommage tout en sensibilité
À travers la maison de Gordes, ce documentaire ne se contente pas de dresser le portrait d’une artiste : il raconte une femme, une épouse, une mère, une amie. Le film donne la parole à ses proches, ses filles Aïcha et Leïla Condé, sa petite-fille Serina, son mari Richard Philcox, mais aussi à des figures artistiques comme Gaël Octavia ou Eva Doumbia, qui évoquent une Maryse Condé généreuse, combative, drôle et infiniment libre.
C’est une plongée dans la source de son inspiration, dans la matière même de son intimité, mais aussi dans un territoire géographique et affectif qui a vu naître les dernières pages de son œuvre.
Une ode à la mémoire, une célébration de la liberté
Maryse Condé à Gordes, la maison d’une femme libre est bien plus qu’un documentaire biographique : c’est une célébration de la pensée, de la littérature, de l’indépendance farouche d’une femme qui n’a jamais cessé de questionner le monde et de porter la voix des invisibles.














