C’est désormais officiel : la Nouvelle-Calédonie sera le pays hôte du 14ᵉ Festival des arts du Pacifique (FestPAC) en 2028. L’annonce a été confirmée à l’issue de la 42ᵉ réunion du Conseil des arts et de la culture du Pacifique (CPAC) et du 8ᵉ Conseil des ministres de la culture (PMCM), organisés du 1ᵉʳ au 4 septembre à Nouméa.
Un retour aux sources, 50 ans après Mélanésia 2000
Cette décision prend une dimension symbolique particulière : elle intervient un demi-siècle après le festival Mélanésia 2000, tenu du 3 au 7 septembre 1975, considéré comme le premier grand rendez-vous culturel kanak. Cet événement fondateur avait marqué le début d’un dialogue culturel profond entre les peuples du Pacifique et avait contribué à la mise en valeur de la richesse artistique et du savoir-faire traditionnel de la culture kanak.
Le FestPAC, un rendez-vous majeur du Pacifique
Créé en 1972 à Suva (Fidji), le FestPAC est aujourd’hui le plus grand rassemblement culturel et artistique de la région. Il réunit tous les quatre ans des milliers d’artistes, artisans, danseurs, musiciens et intellectuels venus des États et territoires insulaires du Pacifique. L’objectif est double : célébrer la diversité culturelle et transmettre les savoirs traditionnels aux générations futures.
Au fil des éditions, ce festival est devenu un levier stratégique de coopération régionale, mais aussi un outil de valorisation du patrimoine immatériel, des langues, des pratiques artistiques et des savoirs autochtones.
Une candidature travaillée et concertée
La Nouvelle-Calédonie avait déposé sa candidature en 2023, soutenue par le gouvernement, la Communauté du Pacifique (CPS) et le groupe de travail WG FestPAC.
Au cours du premier semestre 2025, plusieurs consultations associant institutions, autorités coutumières, secteur privé et société civile ont permis de consolider le projet. Un comité de pilotage (COPIL) et un comité technique (COTECH) ont été mis en place pour en assurer la préparation.
En juin dernier, une mission d’évaluation composée de représentants de plusieurs pays océaniens a inspecté les infrastructures calédoniennes : lieux de spectacle, hébergements, sécurité, transport et programmation. Les conclusions positives de cette mission ont ouvert la voie à l’officialisation de la candidature.
Le 4 septembre, lors de la cérémonie de passation, la Nouvelle-Calédonie a reçu officiellement le droit d’accueillir l’événement. À cette occasion, Mickaël Forrest, membre du gouvernement chargé de la culture, a signé un protocole d’entente avec les partenaires impliqués, précisant les rôles et responsabilités de chacun.
La culture comme pilier du développement durable
Au-delà de sa portée symbolique, le FestPAC 2028 s’inscrit dans une dynamique plus large. Depuis 2022, les États et territoires membres de la CPS se sont dotés d’une stratégie culturelle régionale 2022-2032, centrée sur le développement durable.
Cette feuille de route établit des liens étroits entre culture, climat, océan, terres, droits et gouvernance. Elle met aussi en avant la nécessité de préserver les langues, les savoirs traditionnels et le patrimoine naturel et culturel, tout en renforçant la coopération régionale.
Une vitrine pour la culture calédonienne et océanienne
L’accueil du FestPAC représente pour la Nouvelle-Calédonie une opportunité unique de mettre en avant ses propres expressions culturelles, en particulier la culture kanak, mais aussi celles de toutes les communautés qui composent son identité. L’événement offrira également une vitrine internationale aux artistes locaux et contribuera à renforcer les liens entre les peuples du Pacifique.
À trois ans de l’échéance, les préparatifs sont déjà en marche. La réussite du FestPAC 2028 dépendra de la capacité du territoire à mobiliser ses acteurs culturels, institutionnels et économiques pour transformer ce rendez-vous en une véritable célébration de l’unité et de la diversité océanienne.














