La direction de la chaîne condamne fermement ces actes et réaffirme son soutien à son collaborateur.
Un journaliste visé pour avoir fait son travail
Un journaliste de Guyane la 1ère a été victime de menaces de mort alors qu’il couvrait une affaire de pédocriminalité impliquant un élu de Sinnamary.
Selon le Syndicat National des Journalistes (SNJ), ces menaces émanent du mis en cause lui-même. Le maire de Sinnamary a alerté dès le samedi 4 octobre 2025 la direction de la station publique.
L’incident a pris une tournure plus grave le lundi 13 octobre, lorsque le nom du journaliste a été cité à deux reprises par l’avocat du suspect devant le juge des libertés et de la détention. L’avocat aurait évoqué un lien entre la médiatisation de l’affaire et les menaces reçues en prison par son client, affirmant à tort que le journaliste suivait le dossier depuis 2023, une accusation démentie par le SNJ, rappelant que le reporter n’exerçait pas en Guyane entre décembre 2015 et décembre 2024.
« Le reporter n’a commis aucune erreur, il a simplement fait son travail : informer le public. Ces menaces visent à l’empêcher de couvrir le dossier et constituent un signal clair pour intimider tous les professionnels de l’information », déclare le SNJ.
Le syndicat dénonce aussi les propos de l’avocat du mis en cause, qui aurait lancé au journaliste : « Vous êtes encore là ! Retirez-vous de l’affaire ! » — une phrase qui témoigne, selon lui, d’une volonté manifeste d’intimidation.
La direction de Guyane la 1ère condamne et soutient son collaborateur
Face à la gravité des faits, la direction de Guyane la 1ère a publié un communiqué réaffirmant son attachement à sa mission de service public et à la liberté d’informer.
« La direction de Guyane la 1ère tient à réaffirmer son attachement à sa mission de service public et à la liberté d'informer. Elle condamne avec la plus grande fermeté les menaces dont a été victime un journaliste de la rédaction dans le cadre de ses fonctions. »
La direction précise qu’elle accompagnera son collaborateur dans toutes les démarches professionnelles ou juridiques nécessaires afin de lui permettre d’exercer sereinement son métier, tout en veillant au respect des personnes et du cadre légal des débats judiciaires.
« La direction de Guyane la 1ère veille à la sécurité de l'ensemble de ses collaborateurs qui ont la responsabilité d'incarner les valeurs d'indépendance et de respect qui guident l'action de France Télévisions », ajoute-t-elle.
Le SNJ demande des mesures de protection renforcées
Dans son communiqué, le Syndicat National des Journalistes rappelle que la couverture de sujets sensibles doit toujours se faire en équipe, avec un rédacteur et un journaliste reporter d’images (JRI), comme le prévoit l’accord collectif de France Télévisions du 28 mai 2013 (version consolidée du 24 novembre 2024).
Le SNJ exige :
-
La protection immédiate des journalistes menacés ;
-
La mise en place de mesures de sécurité adaptées pour les reportages à risque ;
-
Le respect strict du protocole d’équipe JRI + rédacteur ;
-
La mise à disposition d’un véhicule banalisé pour les déplacements dans des environnements sensibles.
Le syndicat appelle également à un accompagnement juridique et psychologique pour le journaliste concerné, rappelant que ces dispositifs font partie des obligations de l’entreprise publique.
Un signal d’alerte pour la liberté de la presse
Pour le SNJ, cette affaire met une nouvelle fois en lumière la fragilité du droit d’informer dans les territoires ultramarins comme ailleurs.
« Ces menaces rappellent que la liberté d’informer n’est jamais acquise. Les journalistes ne doivent pas avoir à choisir entre leur sécurité et leur devoir d’informer », souligne le syndicat.
Alors que la profession reste exposée à de nombreuses formes d’intimidation, cette affaire soulève une question essentielle : que deviendrait la liberté de la presse si chaque journaliste menacé devait être retiré d’un dossier ?














