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[Documentaire] "Il n’y a pas de ukulélé triste" : le voyage d’un instrument devenu symbole de joie


Publié le Jeudi 28 Août 2025 à 07:01

              



©La compagnie des taxis brousse
©La compagnie des taxis brousse

Disponible sur La1ere.fr et france.tv, le documentaire « Il n’y a pas de ukulélé triste », écrit et réalisé par Antoine Laguerre (production La Compagnie des Taxi-Brousse), retrace l’incroyable épopée d’un instrument miniature qui a conquis le monde : le ukulélé.

De ses origines à Madère jusqu’à son enracinement en Polynésie française, le film explore non seulement son histoire mais aussi la convivialité qu’il suscite, portée par des musiciens, artisans et passionnés.


Des racines portugaises à la couronne hawaïenne


L’histoire commence en août 1879, à Honolulu. Le navire Ravenscrag accoste avec 423 migrants portugais, dont trois ébénistes. Dans leurs bagages, une braguinha, petite guitare de Madère, qui va fasciner les Hawaïens. Séduits par cette « puce sauteuse » (ukulélé, en hawaïen), ils découvrent l’« harmonie » européenne et adoptent l’instrument.

Le roi David Kalakaua en fait rapidement son favori, au point de faire apposer une couronne au sommet du manche. Dès lors, le ukulélé devient indissociable de la culture hawaïenne, symbole de fête et de joie de vivre.


Du Pacifique à Hollywood… et jusqu’à la Lune


Au début du XXᵉ siècle, le ukulélé franchit l’océan pour conquérir l’Amérique. À Hollywood, il devient un accessoire incontournable : Laurel et Hardy, Marilyn Monroe, Elvis Presley s’affichent avec l’instrument. Même l’astronaute Neil Armstrong en gratte quelques notes après avoir marché sur la Lune. Une trajectoire improbable pour une guitare miniature, désormais planétaire.


Une identité propre en Polynésie française


Mais c’est en Polynésie française que le ukulélé prend une dimension unique. À Tahiti, il accompagne les bringues – ces rassemblements festifs où la musique unit toutes les générations. Faute de lutherie à l’époque, les Polynésiens sculptent l’instrument dans un seul morceau de bois, tendent une peau de requin pour la caisse de résonance et utilisent du fil de pêche pour les cordes. Aujourd’hui encore, des menuisiers perpétuent ce savoir-faire, transmis de père en fils.

À Raiatea, le documentaire rend hommage à Vehia Paraue, musicien légendaire dont la technique de trémolos a révolutionné la pratique du ukulélé dans tout le Pacifique. Son héritage vit désormais dans les familles comme dans les écoles, où l’instrument est enseigné aux nouvelles générations.


Le ukulélé des îles voisines : tradition et modernité


Aux îles Cook, l’instrument – surnommé ukalélé – est fabriqué artisanalement à partir d’une noix de coco. Pour certains musiciens, comme Abraham Tauta ou Ana Maine, il est bien plus qu’un loisir : un outil d’émancipation culturelle et économique.

Chaque île du Pacifique l’a adapté à son identité, donnant au ukulélé un supplément d’âme, reflet des communautés qui l’ont adopté.


Plus qu’un instrument : un art de vivre


Au fil des 52 minutes du documentaire, Antoine Laguerre montre que, quelle que soit sa forme, le ukulélé reste avant tout un instrument de joie.

Symbole d’hospitalité, compagnon des fêtes et passeur de culture, il incarne à lui seul l’esprit festif et chaleureux des îles du Pacifique.

Car après tout, comme le rappelle le film avec tendresse et énergie : « Il n’y a pas de ukulélé triste. »



Mots Clés : Outre-Mer La 1ère

Ludovic Belzamine
Rédacteur en chef de Megazap.fr depuis 15 ans. En savoir plus sur cet auteur

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