Le documentaire « Il n’y a pas de ukulélé triste », signé Antoine Laguerre, nous entraîne dans un voyage chaleureux au cœur de l’histoire et de la culture du ukulélé, cet instrument emblématique du Pacifique devenu symbole de joie et de convivialité. Ce film inédit de 52 minutes, produit par La Compagnie des Taxi-Brousse, sera diffusé le lundi 16 juin à 00h20 sur France 3, et en streaming sur La1ere.fr ainsi que france.tv (Date et Horaire Métropole, ndlr).
Un instrument à la croisée des cultures
Le ukulélé, aussi petit qu’attachant, est né de la rencontre entre les traditions portugaises et la culture hawaïenne. Son histoire débute en 1879, lorsque 423 migrants portugais débarquent à Honolulu avec, dans leurs bagages, une braguinha, l’ancêtre directe du ukulélé. Très vite, ce nouvel instrument séduit les Hawaïens, jusqu’à devenir le favori du roi David Kalakaua, donnant ainsi naissance à une véritable saga musicale.
Le ukulélé polynésien : un patrimoine vivant
En Polynésie française, le ukulélé a trouvé un nouvel élan. D’abord rudimentaire — fabriqué dans une seule pièce de bois, avec une membrane en peau de requin et des cordes en fil de pêche — il est devenu au fil du temps un véritable savoir-faire artisanal, transmis de génération en génération.
À Tahiti, il accompagne les bringues, ces rassemblements festifs où musique et partage ne font qu’un. À Raiatea, le film rend un vibrant hommage à Vehia Paraue, figure tutélaire du ukulélé tahitien, qui a popularisé une technique de trémolo inimitable. Un style devenu aujourd’hui un véritable emblème culturel dans tout le Pacifique.
Le documentaire montre également l’incroyable parcours de cet instrument : des plateaux d’Hollywood (avec Marilyn Monroe, Laurel et Hardy, Elvis Presley, ou même Neil Armstrong qui en jouait après son retour de la Lune !) jusqu’aux îles Cook, où le « ukalélé », sculpté dans une noix de coco, fait partie intégrante de la culture locale. Là-bas, il représente à la fois un outil d’expression artistique et un moyen de subsistance, perpétué par des musiciens comme Abraham Tauta ou Ana Maine, qui ont bousculé les codes pour faire vivre leur art.
Au-delà de l’instrument, « Il n’y a pas de ukulélé triste » raconte une philosophie de vie, un esprit de partage, de transmission et d’hospitalité. Chaque île du Pacifique s’est approprié cette petite guitare pour y insuffler une part d’âme locale. Le ukulélé incarne ainsi l’unité dans la diversité culturelle.