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La députée Nathalie Bassire s'inquiète pour les chaînes de télévision privées ultramarines

Rédigé le Mardi 16 Novembre 2021 à 17:31



Dans un communiqué qu'on publie ci-dessous, la députée Nathalie Bassire interpelle le Ministre de l'économie et des finances au sujet des difficultés que rencontre les chaînes de télévision privées ultramarines.

Le communiqué
 
"J’ai interpellé le Ministre de l’Économie et des Finances, Monsieur Bruno LE MAIRE, à propos d’un danger imminent mettant en grandes difficultés nos chaînes de télévision privées en Outre-Mer, et ce au nom du pluralisme et du rayonnement culturel dans nos territoires.
 
En effet, les télévisions privées ultra-marines se sont construites sur un modèle atypique et unique, différent de celui des chaînes locales privées ou associatives en France Hexagonale.
 
Si l’indépendance économique et éditoriale de ces médias en font un important vecteur de pluralisme et de rayonnement culturel pour nos territoires, ils reposent néanmoins sur un fragile équilibre économique qu’il est indispensable de garantir.
 
Ces médias représentent près de 700 salariés, 900 intermittents et plusieurs centaines d’emplois indirects.
Les syndicats locaux m’ont fait part de leur inquiétude suite à la décision du Gouvernement d’autoriser la chaîne publique France Télévision à réaliser des décrochages publicitaires sur les territoires des Outre-Mer dans le cadre du décret sur la publicité dite « segmentée ».
 
Cette décision représente une menace grave pour les entreprises, leurs collaborateurs et leurs partenaires et engendrera une atteinte au pluralisme, gage de démocratie.
 
Celle-ci entraine une situation de déséquilibre entre les médias nationaux qui n’ont aucune obligation d’investissement local, alors même que nos médias locaux sont soumis à un système de quotas.
 
Le marché publicitaire ultramarin reste très affecté par les deux crises successives (« Gilets Jaunes » et Covid-19) que nos territoires ultramarins traversent.
 
Nous le savons, ces marchés resteront impactés par les effets collatéraux de ces crises jusqu’en 2024 au moins. Cette nouvelle pratique du groupe public, autorisée par le Gouvernement, générera indéniablement une distorsion manifeste de concurrence et va, de facto, venir priver les médias privés des Outre-Mer de revenus indispensables à leur survie.
 
Contrairement à la plupart des médias nationaux, les télévisions privées des Outre-Mer ont des charges incompressibles et particulièrement élevées en conséquence de leur éloignement, des coûts de transport du signal et de la spécificité de leur public cible.
 
Elles ont aussi dû faire face au cours de la crise sanitaire à une augmentation brutale et significative des charges liées à la mission d’information, ainsi qu’à un retrait massif des investissements publicitaires, un accroissement des impayés et de multiples demandes de relais en gratuité des campagnes gouvernementales.
 
Malgré la précarité de cette situation, elles n’ont pu bénéficier du soutien et des dispositifs mis en place par le Gouvernement pour venir en aide aux entreprises nationales dans le cadre de la crise sanitaire. Si le secteur bénéficie de la réintégration des médias audiovisuels dans le régime de la LODEOM renforcée, cette aide semble insuffisante pour compenser les effets de la crise.
 
Aussi, afin de préserver l’équilibre de ces sociétés audiovisuelles essentielles à nos territoires, il apparaît essentiel de règlementer ce marché et créer une mission spécifique pour l’autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, en qualité de garant de l’équilibre des marchés médias ultramarins.
 
Il semble nécessaire de sortir nos télés privées locales du dispositif de la publicité dite « segmentée » qui entraînerait une situation de déséquilibre et mettrait en danger immédiat nos médias privés ultramarins.
Je pense notamment aux milliers de familles vivant grâce aux emplois directs et indirects de ce secteur sur nos territoires !"

Ludovic Belzamine
Rédacteur en chef de Megazap.fr depuis 15 ans. En savoir plus sur cet auteur

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