Quartier emblématique de l'île, longtemps associé à ses émeutes, à la pauvreté et à la marginalisation, le Chaudron fait l’objet d’un documentaire diffusé ce lundi 26 mai à 23h50 sur France 3, france.tv et La1ere.fr (Date et Horaire Métropole, ndlr).
"Le Chaudron magique", signé par le réalisateur Alexandre Boutié, propose une immersion rare et humaine dans ce quartier populaire de Saint-Denis, trop souvent résumé à sa réputation sulfureuse.
Durant deux années d’immersion, caméra à l’épaule et oreille attentive, le documentariste a arpenté les ruelles, les immeubles et les coeurs du Chaudron. Il y a écouté les colères, les souvenirs, les espérances. Il en est ressorti un film empreint de poésie, de vérité et de dignité, loin des clichés qui collent à la peau du quartier depuis les violentes émeutes des années 1990.
« Au Chaudron, ça bouillonne ! »
lancent fièrement ses habitants, revendiquant leur attachement à ce lieu chargé de mémoire et d’histoires.
Le film donne la parole aux voix invisibles, de la jeunesse aux anciens. Parmi eux, Capitaine, figure haute en couleur, marin retraité nonagénaire, qui incarne à lui seul la richesse humaine du quartier. À travers des portraits sensibles, Alexandre Boutié esquisse une autre image du Chaudron : celle d’un territoire vivant, résilient, où la solidarité et la créativité sont quotidiennes.
Le documentaire déconstruit le stéréotype de « Chaudron Kaniar », souvent synonyme de délinquance dans l’imaginaire collectif réunionnais, pour lui opposer la réalité d’un Chaudron magique, où l’on milite, où l’on crée, où l’on rêve. Ce « village sans prétention » semble vouloir écrire une nouvelle page de son histoire, à l’encre de la fierté retrouvée et de l’engagement citoyen.
Produit par Les Films 1,2,3…, avec France Télévisions et Réunion La 1ère, Le Chaudron magique s’inscrit dans une volonté de revalorisation des territoires dits "difficiles" à travers une approche immersive, patiente et profondément humaine.
Plus qu’un documentaire, c’est un acte de reconnaissance, un miroir tendu aux oubliés, une invitation à regarder autrement ce que l’on croit connaître.