Avec Patrice Carrière, leur maître d’armes, ils y apprennent la technique mais aussi la stratégie, la retenue et la patience. Malgré le manque de moyen, les clubs d’escrime de Guadeloupe et de Martinique forment chaque année les meilleurs espoirs dans les catégories minimes, cadets ou juniors. Pourquoi les Antillais ont-ils choisi ce sport qui jusque-là semblait être l’apanage d’une certaine élite blanche ?
Pour Joël Téplier, le premier maître d’armes de Laura Flessel, « les gens qui pratiquent sont tous des passionnés. Mettre une veste de maître d’armes quand il fait 25 ou 30 °C, il faut avoir envie de le faire. […] On n’a pas les mêmes intérêts ni les mêmes contraintes que les métropolitains. Venir en compétition en France, ça nous demande beaucoup. Chaque déplacement coûte de l’argent, et cela demande aux jeunes un investissement au niveau scolaire. On ne peut pas faire autant de sacrifices pour rien. Cela peut également expliquer les résultats que nous avons. Ceux qui sont là savent vraiment ce qu’ils veulent. »
Quitter sa famille pour le froid de Reims, où s’entraînent les jeunes épéistes du pôle France, c’est ce à quoi aspirent Hendrick et Stanjik. Avec l’espoir de pouvoir défendre un jour les couleurs tricolores dans des compétitions internationales.