C’est l’événement audio de cette rentrée : “Zouk-la, médicament planétaire”, une série de podcasts inédits signée par le journaliste et historien de la chanson française Bertrand Dicale, disponible dès à présent sur La1ere.fr et sur l’application La 1ère.
Une plongée passionnante en vingt épisodes de dix minutes, réalisée par Marie Plaçais et qui retrace la naissance, l’âge d’or et l’héritage planétaire du zouk, ce genre musical né dans les Antilles et devenu, au fil des décennies, une véritable conquête culturelle.
Aux origines d’un son enraciné et novateur
Dans les années 1970, la scène musicale antillaise est dominée par les sonorités haïtiennes et dominicaines. Mais en Guadeloupe, un musicien rêve d’autre chose : Pierre-Édouard Décimus, bassiste du groupe Les Vikings. Inspiré par les rythmes du carnaval local, il imagine une musique nouvelle, moderne et profondément caribéenne. Avec son frère Georges Décimus et le guitariste Jacob Desvarieux, dont le jeu hybride mêle influences africaines et rock, il fonde le groupe Kassav’. Leur ambition : inventer une identité sonore qui porte haut la voix des Antilles.
En 1984, après plusieurs essais, le zouk explose avec l’album “Zouk la sé sèl médikaman nou ni”. Le succès est foudroyant. En 1985, Kassav’ est le premier groupe antillais à remplir le Zénith de Paris. L’aventure devient mondiale, avec des tournées qui les mèneront pendant près de quarante ans en Afrique, en Amérique, en Europe et en Asie.
Une aventure humaine et musicale exceptionnelle
L’histoire de Kassav’ ne se limite pas à un trio. La chanteuse martiniquaise Jocelyne Béroard incarne une voix féminine puissante et emblématique, tandis que Jean-Philippe Marthély, Patrick Saint-Éloi et Jean-Claude Naimro viennent renforcer la formation. Ensemble, ils signent des tubes intemporels et imposent le zouk comme la bande-son d’une génération.
À la fin des années 1980, Jacob Desvarieux invite de jeunes talents antillais à se produire lors du Grand Méchant Zouk. Résultat : une nouvelle vague d’artistes émerge et le zouk devient la musique la plus écoutée aux Antilles. On compte alors près de 200 albums produits chaque année, donnant naissance à une véritable industrie musicale locale, inédite dans la région.
Le zouk, d’un continent à l’autre
La crise du disque dans les années 1990 ralentit cette effervescence, mais le zouk a déjà essaimé. Il influence de nombreux genres, du reggaeton en Amérique latine aux musiques urbaines d’aujourd’hui. On retrouve ses échos jusque dans les chansons d’artistes contemporains comme Aya Nakamura, qui revendique cette filiation caribéenne.
Critiqué, imité, parfois caricaturé, le zouk a pourtant marqué à jamais l’histoire des musiques populaires. Il demeure une expression de fierté, de résilience et de créativité des Antilles.
Un podcast signé Bertrand Dicale
Derrière ce projet, Bertrand Dicale, journaliste reconnu et spécialiste des musiques populaires. Né d’un père guadeloupéen et d’une mère auvergnate, diplômé de Sciences Po Paris et du Centre de formation des journalistes, il s’est imposé comme l’une des références en matière de chanson française et de musiques du monde. Collaborateur de médias prestigieux (Le Figaro, France Info, France Musique, France Inter, France 3…), il est aussi l’auteur de biographies de figures majeures comme Juliette Gréco, Serge Gainsbourg ou Charles Aznavour.
Avec “Zouk-la, médicament planétaire”, il met en lumière l’histoire d’un genre musical qui, au-delà du divertissement, raconte aussi l’émancipation culturelle d’un peuple.
“Zouk-la, médicament planétaire” n’est pas seulement une série documentaire musicale, c’est un voyage dans l’âme des Antilles et dans la mémoire d’une révolution sonore devenue universelle.
