Nouméa au cœur, la jeunesse en voix : le documentaire « 6 kilomètres » ce mardi sur France.tv, La1ère et YouTube

Ce mardi 13 mai, date hautement symbolique en Nouvelle-Calédonie, marquera la sortie de 6 kilomètres, une œuvre documentaire puissante réalisée par Julian Starke. Ce film, proposé en plan séquence de 52 minutes intégralement filmé par un drone, sera disponible sur les plateformes France.tv, le portail de La1ère et YouTube.

Un an jour pour jour après les émeutes qui ont secoué Nouméa et les environs en 2024, 6 kilomètres choisit de redonner la parole à ceux qu'on entend trop peu : les jeunes. Dans un long travelling aérien et poétique entre la place des Cocotiers et le sommet du Ouen Toro, trois jeunes adultes — Rose, Alfa et Iouri — nous guident à travers leurs pensées, leurs émotions et leur quotidien dans un territoire fracturé.

Trois voix, trois parcours, une même génération

Iouri, 24 ans, est un jeune Calédonien passionné par le rap, qu’il pratique depuis bientôt cinq ans. Ancien commercial chez Decathlon, il a vu son lieu de travail partir en fumée lors des émeutes de mai 2024. Sans détour, il aborde dans le film les problèmes d’addiction qui touchent de nombreux jeunes en Nouvelle-Calédonie. Très attaché à son île, il n’envisage pas moins un avenir ailleurs, peut-être à Berlin. En attendant, Iouri, qui fréquente toutes les communautés de l’archipel, place ses espoirs dans l’unité et la reconstruction.

Rose, 24 ans également, est originaire de l’île de Maré. Elle a quitté son île récemment pour s’installer à Nouméa, déterminée à offrir un avenir meilleur à ses deux enfants. Inquiète de la montée du racisme après les émeutes, elle s’interroge sur le sens profond de cette crise sociale et identitaire. Rose, très engagée sur la question des violences faites aux femmes, évoque avec force et pudeur le poids des traditions, de la coutume et des rapports de genre en Nouvelle-Calédonie.

Alfa, 21 ans, est originaire de Lifou, au nord de l’archipel, mais se sent avant tout nouméen. Sensibilisé aux problématiques environnementales, il effectue son service civique à la Maison de la biodiversité de la capitale. Militant, réfléchi et révolté, Alfa souhaite reprendre ses études et jouer un rôle actif dans la société calédonienne. Sans tabou, il confie son désir de s’extraire de son milieu pour construire une vie libre et épanouie.

La prouesse technique (un plan séquence unique capté par drone)  n'est pas un simple exercice de style. Elle traduit l'idée d'un fil continu, d’un lien que rien ne doit rompre, même dans les temps troublés. Ce fil, ce sont les voix de la jeunesse calédonienne, kanak ou non, qui se croisent, se confient et cherchent à reconstruire du sens après la violence.

Au rythme d'une composition originale signée Guillaume Amarnier, musicien calédonien, la balade devient une immersion sonore et sensible dans les espoirs et les désillusions d’une génération. Entre rires, silences, colère contenue et aspirations assumées, 6 kilomètres offre un miroir inédit sur un territoire souvent caricaturé ou mal compris.

Produit par Eden. en coproduction avec France Télévisions, le film s’inscrit dans une volonté claire : montrer les Outre-mer autrement. Sans folklore ni filtre, mais avec émotion, justesse et urgence.

Qu’il s’agisse de parler d’avenir, d’identité, de racines ou de départ, 6 kilomètres est le reflet d’une époque et le témoignage vibrant d'une jeunesse en quête de sens et de justice. C’est un cri doux, une marche filmée, un appel à renouer le dialogue dans une société divisée.

À voir absolument dès le mardi 13 mai, sur France.tv, le portail La1ère et YouTube. Parce que comprendre Le Caillou, c’est aussi écouter celles et ceux qui y vivent, y doutent, y espèrent.