Quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, qui a frappé l’archipel en décembre 2024, l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) poursuit ses actions pour garantir le rétablissement durable des réseaux de télécommunications à Mayotte.
Ce jeudi 17 avril 2025, elle a officiellement délivré des autorisations d’utilisation de fréquences dans la bande 3,4 – 3,8 GHz à trois opérateurs majeurs : Orange, SRR et Telco OI, pour une durée de 15 ans.
Le cyclone Chido, l’un des plus violents à avoir frappé l’archipel au cours des dernières décennies, a causé des pertes humaines tragiques et des dégâts matériels colossaux. Parmi les secteurs les plus touchés : les infrastructures de télécommunications, fixes comme mobiles, se sont retrouvées sévèrement endommagées, rendant difficile l’accès à Internet et aux services de téléphonie mobile pour des milliers d’habitants.
Dès le 20 décembre 2024, l’Arcep avait lancé une première consultation publique sur l’attribution temporaire de fréquences mobiles afin de permettre un rétablissement rapide des réseaux. Cette première phase, qui s’est conclue le 9 janvier 2025, avait permis l’octroi temporaire de fréquences dans les bandes 900 MHz, 1800 MHz, 2,1 GHz et 2,6 GHz aux opérateurs présents sur le territoire.
Soucieuse d’assurer non seulement la résilience immédiate mais aussi le renforcement à long terme des infrastructures numériques mahoraises, l’Arcep a engagé une seconde consultation publique du 6 mars au 7 avril 2025. Celle-ci visait à évaluer les besoins en fréquences dans la bande 3,4 – 3,8 GHz, dite "bande cœur de la 5G", dans la perspective d’attributions longues, allant jusqu’à 15 ans.
Les réponses recueillies ont permis à l’Autorité de constater une absence d’incompatibilité entre les demandes exprimées par les différents opérateurs. Aucun chevauchement problématique n’ayant été identifié, l’Arcep a pu procéder à l’attribution des fréquences dans cette bande stratégique.
Le 17 avril 2025, l’Arcep a donc accordé des autorisations d’utilisation de fréquences dans la bande 3,4 – 3,8 GHz aux opérateurs suivants :
- Orange Mayotte
- SRR (filiale de SFR Réunion)
- Telco OI (Only, opérateur régional)
Chacune de ces autorisations est valable pour une période de 15 ans, permettant ainsi aux opérateurs d’investir dans des déploiements d’infrastructures durables et performantes sur le territoire.
Avec cette décision, l’Arcep entend poser les bases d’un écosystème télécoms robuste et pérenne à Mayotte, en particulier face aux aléas climatiques de plus en plus fréquents. L’attribution de ces fréquences sur le long terme doit permettre le développement de services mobiles de nouvelle génération (notamment la 5G), un meilleur accès au numérique pour les habitants, et une amélioration significative de la couverture sur l’ensemble du territoire mahorais.
Cette démarche s’inscrit dans une logique de reconstruction résiliente et d’aménagement numérique équitable pour tous les territoires ultramarins, et réaffirme l’engagement des autorités à faire du numérique un levier de cohésion et de développement local.