(MAJ) Orange a pris note de la décision du groupe Altice de rejeter l'offre conjointe non engageante remise hier par Bouygues Telecom, Orange et Free-Groupe iliad.
Bouygues Telecom, Free-Groupe iliad et Orange ont annoncé ce mercredi la remise d’une offre conjointe non engageante en vue de l’acquisition d’une grande partie des activités télécoms du groupe Altice en France, maison mère de SFR. Cette proposition marque une étape majeure dans le paysage des télécommunications françaises, ouvrant la voie à un possible repositionnement stratégique du secteur.
Une opération à 17 milliards d’euros pour redessiner le marché français
L’offre, estimée à 17 milliards d’euros de valeur d’entreprise pour les actifs considérés, valorise Altice France à plus de 21 milliards d’euros. Elle porte sur la majorité des activités de SFR en métropole, hors participations dans Intelcia, UltraEdge, XP Fibre et Altice Technical Services, ainsi que les activités du groupe dans les départements et territoires d’Outre-mer.
Si elle aboutit, cette acquisition pourrait assurer la continuité du service pour les clients de SFR, tout en renforçant la solidité des réseaux très haut débit et la souveraineté numérique française. Les trois opérateurs affirment en effet vouloir stimuler les investissements dans la cybersécurité, les infrastructures stratégiques et les technologies d’avenir comme l’intelligence artificielle.
Un partage équilibré des activités et des actifs
Selon les termes de l’offre, Bouygues Telecom, Free-Groupe iliad et Orange se partageraient les différentes branches d’activité d’Altice France :
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L’activité B2B (entreprises) serait reprise principalement par Bouygues Telecom et Free-Groupe iliad.
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L’activité B2C (grand public) serait répartie entre les trois opérateurs.
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Les infrastructures, ressources et fréquences seraient partagées de manière concertée, à l’exception du réseau mobile de SFR en zone non dense, qui reviendrait à Bouygues Telecom.
La répartition financière du périmètre cible serait établie à 43 % pour Bouygues Telecom, 30 % pour Free-Groupe iliad et 27 % pour Orange.
De multiples étapes avant un accord définitif
Cette offre n’est, à ce stade, qu’indicative et non engageante. Son éventuelle concrétisation reste conditionnée à plusieurs étapes clés :
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L’acceptation par Altice de l’offre initiale,
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Des due diligences (audits approfondis) pour évaluer les actifs,
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Une validation par les autorités réglementaires compétentes,
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Et la consultation des instances représentatives du personnel.
En cas d’accord, une société commune de transition serait créée pour gérer temporairement les actifs non immédiatement transférables et accompagner la migration progressive des clients. Cette entité s’appuierait sur les équipes existantes d’Altice, afin d’assurer une continuité de service sans interruption.
Un tournant stratégique pour les télécoms français
Cette alliance inédite entre les trois grands opérateurs français pourrait marquer un tournant historique dans l’industrie des télécommunications. Elle s’inscrirait dans une logique de rationalisation du marché, tout en préservant la concurrence et les intérêts des consommateurs.
Toutefois, aucune certitude ne permet à ce stade d’affirmer que cette offre aboutira. Si elle était acceptée, elle redéfinirait profondément l’équilibre concurrentiel du secteur et l’avenir de SFR sur le territoire national.














