Sortie officielle du nouvel album de Misié Sadik : "Koérans", un manifeste identitaire et musical

Le 5 mai 2025 marque une date importante dans le paysage musical caribéen : la sortie de Koérans, le tout nouvel album de Misié Sadik. Plus qu’un simple disque, Koérans se présente comme une œuvre engagée, profondément ancrée dans l’âme de son auteur. Fidèle à son identité d’artiste libre et authentique, le chanteur guadeloupéen y livre un projet dense, à la fois intime et universel.

Koérans – un mot qui sonne comme une boussole intérieure – symbolise la cohérence entre les valeurs, le vécu et le message. Dans une époque où l’industrie musicale privilégie souvent l’efficacité à la sincérité, Misié Sadik prend le contrepied en restant fidèle à sa ligne artistique. Ici, pas de compromis : chaque morceau est un miroir de sa pensée, un témoignage de son époque, et une ode à sa culture.

Musicalement, l’album navigue entre reggae, dancehall et sonorités acoustiques, fusionnant traditions antillaises et élans contemporains. Ce métissage donne naissance à une atmosphère singulière, à la fois brute et poétique. La force de Koérans réside dans cette capacité à allier forme et fond, rythme et réflexion.

Le premier extrait, An Myèt, dévoilé en avant-première par Megazap, donne le ton : un morceau vibrant, poignant, qui reflète l’exigence d’écriture de Misié Sadik et la richesse émotionnelle de son univers musical.

Derrière Misié Sadik se cache Mickaël Maragnès, né le 23 décembre 1983 aux Abymes, en Guadeloupe. C’est à Sainte-Anne qu’il s’imprègne, dès son plus jeune âge, des rythmes du ka, notamment grâce à son père batteur et à l’atelier Georges Troupe. Sa rencontre avec le rap français, au lycée, nourrit sa plume et lui ouvre les portes de la scène underground guadeloupéenne avec le Kollectif Westside.

Autoproduit dès 2009, son premier album Pli Lwen Ki Zyé révèle un artiste lucide et déterminé. Mais c’est On Sèl Kouqui fait de lui une figure populaire en Guadeloupe et en Martinique, unissant les générations autour de ses textes.

Ses albums suivants, A Kè Wouvè (2013) ou encore l'inoubliable Alzheimer, témoignent d’un engagement croissant, mêlant luttes sociales, mémoire collective et douleurs intimes. Sur Koérans, cette démarche atteint un sommet de maturité artistique.

Avec ce cinquième opus, Misié Sadik confirme sa place singulière dans le paysage musical francophone : celle d’un artiste qui ne transige ni avec ses racines, ni avec sa conscience.

Koérans s’adresse à tous ceux qui cherchent des repères dans un monde en perte de sens. Porté par des textes ciselés, des mélodies envoûtantes et une force intérieure indéniable, l’album est une invitation à l’introspection, à la résistance douce, et à la célébration de l’héritage caribéen.

Dans un monde saturé d’artifices, Misié Sadik nous rappelle que l’authenticité reste un acte de rébellion. Et Koérans, un album manifeste, en est la preuve éclatante.