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« Quelque chose » , une pièce de théâtre et des ateliers pour parler de l’inceste à La Réunion : un projet culture et santé d’utilité publique !


Rédigé le Mercredi 12 Décembre 2018 à 11:06 |



© Le Poulailler
© Le Poulailler
Porté par l’unité de psycho-Trauma Noé de l’EPSMR , par l’association La Cerise sur le Chapeau et par la Compagnie Aziadé, ce projet culture et santé, original et audacieux, aborde la thématique de l'inceste.  La pièce de théâtre Quelque chose, écrite par Capucine Maillard, mise en scène par Andréa Bescond, est adaptée à La Réunion par Dominique Carrère. Elle a été jouée en tout public, en prison, et pour les scolaires. Des ateliers de théâtre forum sur la libération de la parole ont également eu lieu pour les scolaires.
 
« Une magnifique pièce, aussi drôle que touchante, un sujet superbement bien abordé. Courrez-y ! C'est nécessaire !!!" un spectateur.

Conçue à partir de témoignages réels, la pièce s’empare du sujet si délicat de l’inceste avec un humour inattendu, une justesse et une sensibilité évidente. Sans contourner la douleur, le propos reste résolument centré sur la force de vie de ces femmes qui sont debout, et qui cherchent à être heureuse !

Sous l’impulsion conjointe du Docteur Christine Visnelda-Douzain qui dirige l’Unité de psycho-trauma du centre de ressources NOÉ (EPSMR), d’Emilie Magnant directrice artistique de La Cerise sur le Chapeau et de Capucine Maillard, autrice de la pièce,  une idée folle a germé en octobre 2017…

"Et si nous utilisions la pièce "Quelque chose", déjà créée en métropole,  comme outil de sensibilisation en l’adaptant à la culture réunionnaise, afin de proposer le spectacle au grand public et aux scolaires ? Et si, ensuite, nous pouvions aller dans les lycées, et proposer à tous les adolescents qui auraient assisté au spectacle, des ateliers de théâtre forum sur la libération de la parole afin qu’ils sachent que l’hôpital et les associations sont là pour soutenir ceux qui en ont besoin ? Si nous pouvions leur dire qu’on sait à quel point il est difficile de demander de l’aide, mais que plus tôt on parle, plus vite on est aidé, plus on a de chance de s’en sortir !"

Après une année de travail, de recherche de financement, de constitution des équipes, de planification des représentations, les répétitions ont commencé. Le 22 octobre, le projet était lancé… Si les événements qui ont secoué La Réunion ces dernières semaines ont impacté le lancement de « Quelque chose », la remarquable mobilisation de l’équipe et de ses partenaires a permis la tenue de 5 représentations tout public, deux scolaires, et une en milieu carcéral.

Les réactions ont dépassé tout ce que les porteuses de projets pouvaient imaginer… A l’issu de chaque représentation, un temps d’échange à permis au public de s’exprimer.  « Quelle interprétation ! Merci à toute l’équipe pour ce moment d’émotion et de liberté » , «Quel grand partage ! », «  C’était fabuleux, je n’ai pas de mots assez fort pour dire ce que ça m’a fait »,  « un sacré moment de communion entre les rires et les larmes », « Longue vie à cette aventure humaine, artistique et réparatrice !. », « Un spectacle d‘utilité publique ‼ ». Si tous ces messages ont comblé de bonheur l’équipe du projet, c’est sans doute ce dernier témoignage qui les a le plus touché, recueilli vendredi 7 décembre, lors de la représentation à l’université de Saint-Denis «  Merci, merci de tout mon cœur, vous m’avez bien représentée  »…

Dans les lycées, également, la magie a opéré « c’est incroyable ce qu’on a vu, ça me donne de l’espoir, ça me donne envie de ne plus fermer les yeux si je vois un copain qui va mal… » Mme Remy, proviseur du lycée Evariste de Parny proposait aux élèves de devenir des ambassadeurs de la cause.

La représentation qui s’est tenue à la prison au Port a également était un moment fort. Un détenu s’est exprimé immédiatement à l’issue de la représentation « Je suis agresseur, récidiviste, je viens de prendre conscience du mal que j’avais fait, je demande pardon… ».

Les ateliers qui suivront, tant en milieu carcéral, qu’en milieu scolaire utilisent la méthode du théâtre forum: du théâtre participatif destiné à permettre d’expérimenter la demande d’aide.  Christine Douzain, psychiatre explique « Il faut en moyenne 16 ans pour que les victimes commencent à parler, avec ce projet nous espérons réduire ce temps ».

Myriam Baata, infirmière scolaire au Lycée L’islet Geoffroy estime que même sans que le projet n’ait réellement commencé, on peut déjà en mesurer les effets : la représentation pour son lycée n’a pas encore eu lieu et 5 cas ont déjà été déclarés. «  Simplement parce qu’avec l’arrivée du spectacle, on a commencé à en parler »

Il faut  « Detak la langue » répète Dominique Carrère qui a adapté le texte de la pièce à La Réunion. « Quelque chose » y participe grandement, assurément !

Info+: Les dates annulées seront reportées en 2019

​Les salles: Le Kabardock, LePort, l’amphithéâtre bioclimatique, Université de Saint Denis, le Théâtre Vladimir Canter, Saint Denis, la prison du Port.

En raison des annulations la tout public prévue à Lespas, à Saint Paul a été déplacée en 24 heures, à la case Bébète, à Cambaie, la scolaire s’est tenue au sein même de l’établissement.

Kaz Kabar a également accueilli une tout public. Les représentions prévues à la Cité des arts, au Théâtre du Grand marché, et à Grammoun Lélé sont donc reportées en février.

Un projet soutenu par plus de 42 partenaires notamment la Préfecture de la Réunion, le Ministère de la Justice, le Ministère de la Culture, la Région, le Département, l’ARS, la Spedidam, l’Académie de la Réunion, le TCO, les CCAS de Saint-Denis et la Possession, la CINOR, le Pole Egalité de l’Université de la Réunion, L’EPSMR, l’association PEEP, la cité des arts, France Victimes, Le Rotary, le crédit agricole, la CAF, le café culturel la cerise, l’association AFFECT, S’POIR…

Les lycées  : Le lycée Rontonay, le lycée Lislet Geoffroy, le collège Elie Wiesel du Chaudron, le collège de Montgaillard et le collège Les deux canons, Lycée Jean Hinglo, Lycée Evariste de Parny, Lycée Amiral Bouvet.

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Ludovic Belzamine
Rédacteur en chef de Megazap.fr depuis 15 ans. En savoir plus sur cet auteur






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