Du 9 au 13 juin prochain, la ville de Nice accueillera un rendez-vous crucial pour l’avenir de notre planète bleue : la troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan, connue sous l’acronyme UNOC 3. Un événement mondial au cœur duquel les Outre-mer français occupent une place stratégique.
En effet, 97 % de la surface maritime française – le deuxième domaine océanique au monde – se situe dans ces territoires insulaires, dispersés sur tous les océans. Une réalité géographique qui les place en première ligne des enjeux écologiques, économiques et géopolitiques liés à l’océan.
Pollution plastique, décarbonation du transport maritime, menace sur les zones littorales, gestion durable de la pêche, biotechnologie marine, tourisme responsable, exploitation des grands fonds : l’agenda de l’UNOC 3 s’annonce dense et décisif.
L’un des moments forts devrait être la discussion autour de la ratification du traité international pour la protection de la haute mer et de la biodiversité marine, adopté en 2023 à New York. Si la France a déjà franchi le pas, seule une vingtaine de pays l’ont imité. Il en faut 60 pour son entrée en vigueur.
Mais au-delà des traités et des mots du communiqué final – dont chaque adjectif fait l’objet de batailles diplomatiques (faut-il protéger de manière « forte » ou « stricte » les aires marines ?) – ce sont les conséquences concrètes qui intéressent les territoires ultramarins. Car dans le Pacifique, l’océan Indien, les Antilles ou l’Atlantique Sud, les populations sont déjà confrontées aux effets directs du dérèglement climatique et de la surexploitation des ressources.
En marge de la conférence, le magazine d'information du pôle Outre-mer de France Télévisions, "Outre-mer, et si on bougeait les lignes ?", donne la parole aux experts et aux acteurs engagés.
Animée par Sitianlati Daroussi, cette émission spéciale de 52 minutes réunira trois invités de premier plan :
- Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur et envoyé spécial du président de la République pour l’UNOC 3,
- Didier Gascuel, professeur en écologie marine,
- et Sabine Roux de Bézieux, présidente de la Fondation de la Mer et membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Ensemble, ils aborderont la question centrale : les Outre-mer sont-ils prêts à relever ces défis planétaires ? Ont-ils les moyens, la reconnaissance et le soutien nécessaires pour peser dans la gouvernance mondiale de l’océan ? Et leurs modèles – parfois ancestraux – de gestion durable peuvent-ils inspirer une nouvelle diplomatie environnementale ?
Dans un contexte où l’Autorité internationale des fonds marins s’apprête à publier un code minier qui pourrait ouvrir la voie à l’exploitation des grands fonds, l’émission questionnera également la pertinence d’une approche de précaution, déjà réclamée par de nombreuses ONG et scientifiques.
Car au-delà des ressources économiques, l’océan représente un lien identitaire, culturel et spirituel pour de nombreux peuples ultramarins. Ce rapport singulier à la mer fait des Outre-mer non pas seulement des territoires à protéger, mais des voix à écouter.
"Outre-mer, et si on bougeait les lignes ?", une émission inédite à voir sur le Réseau des 1ère et France 3 Outre-mer, à quelques jours de l’ouverture de l’UNOC 3. Une occasion unique de rappeler que l’océan commence ici… et qu’il nous concerne tous.