La nostalgie à l'honneur sur Réunion La 1ère ! Le 2 décembre prochain, Réunion La 1ère diffusera dés 19h45 un documentaire inédit sur les métiers Lontan à la Réunion.
Par ce film, à travers le regard d’artisans qui exercent des métiers «Lontan» et celui d’une anthropologue, Nicolas Klein rend hommage à l’artisanat ancestral réunionnais, son histoire, son devenir au sein du tumulte d’une société mondialisée, surindustrialisée, aliénée par la production de masse et l’obsolescence programmée.
Quelle différence entre art et artisanat, entre artiste et artisan ? L’un élitiste, l’autre populaire ? Le tailleur de pierre du Paléolithique qui fabrique un pilon, est-il comparable à son homologue contemporain, au même titre que la grotte de Lascaux le serait avec le Musée d’Art Moderne de Paris ? Les générations futures verront-elles des pilons en pierre, actuels, dans des musées (comme c’est le cas de nos jours pour ceux trouvés grotte de Lascaux) suite à la disparition de ce savoir-faire ancestral ? La disparition d’une civilisation ou d’un de ces savoir-faire l’élève-t-il au rang d’art ?
"Lors de voyages, j’ai eu la chance de pouvoir aller au contact de différentes civilisations à travers le Monde. J’ai toujours fait en sorte de me fondre dans la masse en suivant les us et coutumes des différents pays que j’ai visités. J’ai alors pu me rendre compte de la façon dont les gens vivent et consomment" annonce ainsi Nicolas Klein.
Le constat est assez général, plus le pays est industrialisé, développé (selon les critères actuels de notre société), mondialisé, plus les habitants consomment, plus ils jettent, moins la notion de conservation, de transmission est présente.
L’émergence, lors de la dernière décennie, des monstres du e-commerce qui vomissent leurs gadgets plastiques sur l’ensemble de la planète résume bien cette nouvelle ère. Pourquoi une voiture, destinée à la casse en Europe, peut-elle se retrouver en Afrique avec une deuxième vie parfois plus longue que la première ?
La notion d’opulence, d’accessibilité directe et immédiate, le matraquage publicitaire, ont fait croître ce mode de fonctionnement du tout jetable, tout remplaçable. Les années 1960 marquent le début du règne de la surconsommation, avec notamment l’arrivée massive du plastique à tous les niveaux de la vie quotidienne.
« L'utilisation de plastique pour les jouets était peu estimée par les détaillants et les consommateurs de cette époque (1949). De nombreuses livraisons furent retournées à cause de ventes insuffisantes : on pensait que les jouets en plastique ne pourraient jamais remplacer ceux en bois. En dépit de ces critiques, les Christiansen persévérèrent. » Wikipédia The Lego Group
C’est approximativement à cette période que commence le déclin de l’artisanat réunionnais dû au début de l’importation de masse, lié à la départementalisation et donc la mondialisation.
"Par ce film, j’ai la volonté de mettre en lumière les techniques ancestrales réunionnaises, de la collecte des matériaux, nobles, naturels, jusqu’au produit fini, la naissance d’une œuvre unique, usuelle, traditionnelle" relate le réalisateur de ce film documentaire.
L’Ile de la Réunion, actrice majeure, offre par sa générosité tous les matériaux dont les artisans ont besoin pour réaliser leurs créations. Elle a vu arriver l’Homme avec ses savoir-faire comme seul bagage, l’a fait évoluer à travers les siècles.
En souffrance depuis l’arrivée du plastique et des engrais chimiques, en proie à de nombreux dépôts sauvages qui la souillent et l’intoxiquent, La Réunion a, elle aussi, subi les conséquences d’une industrialisation à l’échelle mondiale qui la blesse profondément et dont les conséquences écologiques sont dramatiques à l’heure actuelle. L’Ile de la Réunion est le décor, visuel et sonore, naturel de ce film.
La Réunion des métiers Lontan est à retrouver le 2 décembre dés 19h45 sur Réunion La 1ère dans Archipels présenté par Elyas Ah-Koun
Par ce film, à travers le regard d’artisans qui exercent des métiers «Lontan» et celui d’une anthropologue, Nicolas Klein rend hommage à l’artisanat ancestral réunionnais, son histoire, son devenir au sein du tumulte d’une société mondialisée, surindustrialisée, aliénée par la production de masse et l’obsolescence programmée.
Quelle différence entre art et artisanat, entre artiste et artisan ? L’un élitiste, l’autre populaire ? Le tailleur de pierre du Paléolithique qui fabrique un pilon, est-il comparable à son homologue contemporain, au même titre que la grotte de Lascaux le serait avec le Musée d’Art Moderne de Paris ? Les générations futures verront-elles des pilons en pierre, actuels, dans des musées (comme c’est le cas de nos jours pour ceux trouvés grotte de Lascaux) suite à la disparition de ce savoir-faire ancestral ? La disparition d’une civilisation ou d’un de ces savoir-faire l’élève-t-il au rang d’art ?
"Lors de voyages, j’ai eu la chance de pouvoir aller au contact de différentes civilisations à travers le Monde. J’ai toujours fait en sorte de me fondre dans la masse en suivant les us et coutumes des différents pays que j’ai visités. J’ai alors pu me rendre compte de la façon dont les gens vivent et consomment" annonce ainsi Nicolas Klein.
Le constat est assez général, plus le pays est industrialisé, développé (selon les critères actuels de notre société), mondialisé, plus les habitants consomment, plus ils jettent, moins la notion de conservation, de transmission est présente.
L’émergence, lors de la dernière décennie, des monstres du e-commerce qui vomissent leurs gadgets plastiques sur l’ensemble de la planète résume bien cette nouvelle ère. Pourquoi une voiture, destinée à la casse en Europe, peut-elle se retrouver en Afrique avec une deuxième vie parfois plus longue que la première ?
La notion d’opulence, d’accessibilité directe et immédiate, le matraquage publicitaire, ont fait croître ce mode de fonctionnement du tout jetable, tout remplaçable. Les années 1960 marquent le début du règne de la surconsommation, avec notamment l’arrivée massive du plastique à tous les niveaux de la vie quotidienne.
« L'utilisation de plastique pour les jouets était peu estimée par les détaillants et les consommateurs de cette époque (1949). De nombreuses livraisons furent retournées à cause de ventes insuffisantes : on pensait que les jouets en plastique ne pourraient jamais remplacer ceux en bois. En dépit de ces critiques, les Christiansen persévérèrent. » Wikipédia The Lego Group
C’est approximativement à cette période que commence le déclin de l’artisanat réunionnais dû au début de l’importation de masse, lié à la départementalisation et donc la mondialisation.
"Par ce film, j’ai la volonté de mettre en lumière les techniques ancestrales réunionnaises, de la collecte des matériaux, nobles, naturels, jusqu’au produit fini, la naissance d’une œuvre unique, usuelle, traditionnelle" relate le réalisateur de ce film documentaire.
L’Ile de la Réunion, actrice majeure, offre par sa générosité tous les matériaux dont les artisans ont besoin pour réaliser leurs créations. Elle a vu arriver l’Homme avec ses savoir-faire comme seul bagage, l’a fait évoluer à travers les siècles.
En souffrance depuis l’arrivée du plastique et des engrais chimiques, en proie à de nombreux dépôts sauvages qui la souillent et l’intoxiquent, La Réunion a, elle aussi, subi les conséquences d’une industrialisation à l’échelle mondiale qui la blesse profondément et dont les conséquences écologiques sont dramatiques à l’heure actuelle. L’Ile de la Réunion est le décor, visuel et sonore, naturel de ce film.
La Réunion des métiers Lontan est à retrouver le 2 décembre dés 19h45 sur Réunion La 1ère dans Archipels présenté par Elyas Ah-Koun
Présentation
Yves BOUSSARDON est un ébéniste d’une trentaine d’année, bienveillant et consciencieux, qui s’est spécialisé dans la création de jouets lontan (toupies, puzzles, épées…) et d’objets usuels (boites, plats, couverts…) en bois.
Ce métier s’est imposé à lui n’ayant pas d’autres choix de formation possible. Cet amoureux de la nature a appris à aimer son travail avec le temps et il l’a sublimé aux côtés d’un vieil artisan qui lui a enseigné et transmis l’art du bois tourné.
Adepte de l’écologie et respectueux de l’environnement, il a construit sa « kaz » et son atelier dans les hauts de Sainte-Suzanne dans un écrin de verdure. Sa volonté, de transmettre son savoir-faire, de mener une guerre contre le plastique et l’obsolescence programmée, l’a poussé à participer aux foires et salons de l’île à l’occasion desquels il diffuse son amour pour le bois et la création d’objets solides, durables, en espérant susciter des vocations, trouver un apprenti ?
Jean-Yves BEGUE, travailleur appliqué, papa de quatre garçons, est distillateur d’huiles essentielles. Ce savoir-faire lui a été transmis par son père, qui l’a lui-même appris du sien. Son alambic situé au Maïdo date, comme cette transmission, de trois générations. Il utilise toujours le même procédé, qui traverse le temps, pour distiller le géranium qu’il cultive.
A 12 ans, Jean-Yves quitte l’école pour aider son père à la distillerie qui à l’époque est très sollicitée par les parfumeries de métropole. Elles ont, depuis, remplacées cette huile artisanale par de l’industrielle. Aujourd’hui, ses huiles essentielles, qu’il vend dans la petite boutique jouxtant son alambic, sont utilisées à but thérapeutique et de bien-être.
C’est le seul artisanat éphémère et consommable de ce film. Proche de la retraite, que son alambic prendra avec lui, Jean-Yves est peiné par cette fin de cycle mais il espère un métier moins dur et moins précaire pour ses enfants.
Julien BANOR, 68 ans, est un tailleur de pierre émérite qui sculpte, depuis une quarantaine d’années, des pilons, des moulins à maïs, des statues tamoules… Fin des années 70, cet autodidacte qui habite Ravine Creuse va seul, sans transport, chercher des gros galets au bord de l’océan pour les façonner et ainsi les vendre pour vivre.
A une époque où la misère est très présente sur l’île, il est fier d’avoir pu subvenir aux besoins de sa femme et ses enfants en s’initiant seul à un métier, taillant un, parfois deux pilons par jour pour gagner de quoi acheter à manger. Artisan débrouillard, minutieux, infatigable, attiré ni par le luxe ni par la modernité, il aime sa vie calme, sa famille, la nature, son atelier. Julien vit de la vente de ses
Emmanuel BANOR, fils cadet de Julien, a 23 ans et les yeux pleins d’envies. Il vit chez ses parents, et, le bac en poche, n’a pas souhaité continuer les études pour exercer un métier plus « moderne », car il est déterminé à reprendre l’atelier de son père. Conscient de s’engager dans une voie difficile et à contre-courant, apprenti appliqué, il est fier de pouvoir, un jour, perpétuer ce savoir-faire ancestral réunionnais.
Jean-Hughes BEGUE est un jeune sexagénaire jovial, toujours le mot pour rire même lorsqu’il est concentré à tresser une vouve. Originaire de Rivière-du-Mât-les-Bas, où il vit toujours. Enfant, il suit son père au bord de la rivière et participe à des pêches de bichiques, une passion qui ne le quitte plus. Il s’exerce depuis le plus jeune âge à la création de vouves en observant son père pratiquer cet artisanat.
Défenseur de la nature, il milite avec une association afin de préserver et sauvegarder son environnement de pêche et ses alentours qui ont subi une pollution massive ces dernières années. Désireux de partager son amour pour le tressage de vouves et la rivière, il participe à des salons pour valoriser et exposer son savoir-faire.
Eternel optimiste, Jean-Hughes est persuadé que l’union fait la force et que les actions de son association vont permettre à « sa » rivière de redevenir propre et poissonneuse, pour continuer à pêcher et déguster un bon carry bichiques entre camarades, au bord de l’eau.
Ghislaine MITHRA BESSIERE est une anthropologue, ingénieur social, militante et présidente de l’association Rasine Kaf. Femme engagée et avisée, elle se bat pour défendre les droits réunionnais mis à mal par l’assimilation de 1946. Ghislaine soutient avec ferveur la culture ancestrale de son Ile. Elle aime chiner l’artisanat réunionnais qui orne sa kaz perdue au milieu de grands immeubles en plein cœur de Saint-Denis.
Ce métier s’est imposé à lui n’ayant pas d’autres choix de formation possible. Cet amoureux de la nature a appris à aimer son travail avec le temps et il l’a sublimé aux côtés d’un vieil artisan qui lui a enseigné et transmis l’art du bois tourné.
Adepte de l’écologie et respectueux de l’environnement, il a construit sa « kaz » et son atelier dans les hauts de Sainte-Suzanne dans un écrin de verdure. Sa volonté, de transmettre son savoir-faire, de mener une guerre contre le plastique et l’obsolescence programmée, l’a poussé à participer aux foires et salons de l’île à l’occasion desquels il diffuse son amour pour le bois et la création d’objets solides, durables, en espérant susciter des vocations, trouver un apprenti ?
Jean-Yves BEGUE, travailleur appliqué, papa de quatre garçons, est distillateur d’huiles essentielles. Ce savoir-faire lui a été transmis par son père, qui l’a lui-même appris du sien. Son alambic situé au Maïdo date, comme cette transmission, de trois générations. Il utilise toujours le même procédé, qui traverse le temps, pour distiller le géranium qu’il cultive.
A 12 ans, Jean-Yves quitte l’école pour aider son père à la distillerie qui à l’époque est très sollicitée par les parfumeries de métropole. Elles ont, depuis, remplacées cette huile artisanale par de l’industrielle. Aujourd’hui, ses huiles essentielles, qu’il vend dans la petite boutique jouxtant son alambic, sont utilisées à but thérapeutique et de bien-être.
C’est le seul artisanat éphémère et consommable de ce film. Proche de la retraite, que son alambic prendra avec lui, Jean-Yves est peiné par cette fin de cycle mais il espère un métier moins dur et moins précaire pour ses enfants.
Julien BANOR, 68 ans, est un tailleur de pierre émérite qui sculpte, depuis une quarantaine d’années, des pilons, des moulins à maïs, des statues tamoules… Fin des années 70, cet autodidacte qui habite Ravine Creuse va seul, sans transport, chercher des gros galets au bord de l’océan pour les façonner et ainsi les vendre pour vivre.
A une époque où la misère est très présente sur l’île, il est fier d’avoir pu subvenir aux besoins de sa femme et ses enfants en s’initiant seul à un métier, taillant un, parfois deux pilons par jour pour gagner de quoi acheter à manger. Artisan débrouillard, minutieux, infatigable, attiré ni par le luxe ni par la modernité, il aime sa vie calme, sa famille, la nature, son atelier. Julien vit de la vente de ses
Emmanuel BANOR, fils cadet de Julien, a 23 ans et les yeux pleins d’envies. Il vit chez ses parents, et, le bac en poche, n’a pas souhaité continuer les études pour exercer un métier plus « moderne », car il est déterminé à reprendre l’atelier de son père. Conscient de s’engager dans une voie difficile et à contre-courant, apprenti appliqué, il est fier de pouvoir, un jour, perpétuer ce savoir-faire ancestral réunionnais.
Jean-Hughes BEGUE est un jeune sexagénaire jovial, toujours le mot pour rire même lorsqu’il est concentré à tresser une vouve. Originaire de Rivière-du-Mât-les-Bas, où il vit toujours. Enfant, il suit son père au bord de la rivière et participe à des pêches de bichiques, une passion qui ne le quitte plus. Il s’exerce depuis le plus jeune âge à la création de vouves en observant son père pratiquer cet artisanat.
Défenseur de la nature, il milite avec une association afin de préserver et sauvegarder son environnement de pêche et ses alentours qui ont subi une pollution massive ces dernières années. Désireux de partager son amour pour le tressage de vouves et la rivière, il participe à des salons pour valoriser et exposer son savoir-faire.
Eternel optimiste, Jean-Hughes est persuadé que l’union fait la force et que les actions de son association vont permettre à « sa » rivière de redevenir propre et poissonneuse, pour continuer à pêcher et déguster un bon carry bichiques entre camarades, au bord de l’eau.
Ghislaine MITHRA BESSIERE est une anthropologue, ingénieur social, militante et présidente de l’association Rasine Kaf. Femme engagée et avisée, elle se bat pour défendre les droits réunionnais mis à mal par l’assimilation de 1946. Ghislaine soutient avec ferveur la culture ancestrale de son Ile. Elle aime chiner l’artisanat réunionnais qui orne sa kaz perdue au milieu de grands immeubles en plein cœur de Saint-Denis.