Le 8 décembre prochain dès 00h15 (Date et Horaire Métropole, ndlr), France 3 et plateformes numériques de France Télévisions proposeront un documentaire inédit qui nous emmènera à Wallis-et-Futuna.
À Wallis-et-Futuna, parler du handicap revient longtemps à évoquer ce que l’on taisait. Pendant des décennies, les personnes en situation de handicap ont vécu dans un silence imposé, reléguées en marge d’une société marquée par le poids des croyances et de la tradition. Invisibles, souvent considérées comme une source de honte ou de malédiction, elles ont été privées d’une place, d’une voix, d’un avenir.
Le documentaire « Les Invisibles », signé par le réalisateur Jérôme Roumagne, brise ce silence et donne à voir ce que tant de familles ont vécu derrière les portes closes : la douleur, la solitude, parfois la culpabilité, mais aussi le courage, l’amour et la volonté d’avancer malgré tout, agrémenté de témoignages bouleversants unis par la force de l’espoir.
Une lente sortie de l’ombre
Si les mentalités évoluent et que les superstitions d’hier reculent, les blessures, elles, restent vivaces. Sur cet archipel du Pacifique, le chemin vers une véritable inclusion demeure semé d’embûches : infrastructures insuffisantes, manque criant de personnel spécialisé, quasi-absence d’accès à l’emploi.
Chaque jour, des centaines de Wallisiens et Futuniens en situation de handicap se battent pour ne plus être oubliés. Leur combat est celui de la dignité, de la reconnaissance, d’une place juste au sein de leur communauté. À travers trois portraits — Sosefo, Noëla et Alofa — le film met en lumière cette lutte quotidienne, intime et universelle.
Sosefo, la voix du militantisme
Fondateur et président de la Fédération associative du Handicap à Wallis-et-Futuna, Sosefo incarne la parole qui s’élève enfin. Calme, déterminé, il se bat pour l’égalité des droits et pour une société où la reconnaissance ne serait plus un privilège mais un droit fondamental. Son engagement marque une étape essentielle : celle d’un handicap qui n’est plus relégué dans l’ombre, mais qui s’affirme dans l’espace public.
Noëla, le handisport comme renaissance
Ancienne athlète de haut niveau, Noëla a trouvé dans le handisport une seconde vie. Dans un territoire où les compétences médicales et les solutions d’accompagnement manquent cruellement, elle offre un espace d’espoir, de dépassement et de reconstruction. En transmettant son expérience, elle montre que le sport n’est pas seulement une discipline, mais un levier de confiance et d’émancipation.
Alofa, l’inspiration lumineuse
Après dix-huit années en Nouvelle-Calédonie, Alofa a choisi de revenir à Futuna, près des siens. Sa joie de vivre, qu’elle partage avec une authenticité rare sur TikTok et les réseaux sociaux, offre un contre-discours puissant : celui d’une femme qui transforme son quotidien en message d’acceptation et de solidarité. À travers elle, le film montre aussi la force des nouvelles générations, capables de changer les regards.
Un film nécessaire, un appel à l’inclusion
Avec pudeur et justesse, Jérôme Roumagne révèle des récits longtemps tus. Il rappelle que le handicap ne devrait jamais être synonyme d’isolement ni d’oubli, et que la grandeur d’une société se mesure à sa capacité à accueillir chacun dans sa singularité.
« Les Invisibles » n’est pas seulement un documentaire : c’est un acte de reconnaissance. Un hommage à celles et ceux qui, chaque jour, refusent de disparaître derrière les préjugés. Un rappel de l’urgence à agir pour une inclusion réelle, durable, profondément humaine.
À Wallis-et-Futuna, le combat ne fait que commencer. Mais grâce à ces voix qui se lèvent, l’espoir, lui, est déjà bien visible.














