Dans une période délicate pour le secteur culturel, le groupe réunionnais Lady La Fée entend bien faire entendre sa voix. Plus qu’un collectif artistique, c’est un cri du cœur, une revendication de liberté, de créativité et d’ancrage identitaire. Porté par Loki Lonestar, son charismatique leader, le groupe se positionne fièrement comme un acteur culturel engagé, profondément créole et viscéralement réunionnais.
Originaire du Tampon, Lady La Fée cultive des valeurs fortes : l’accueil, la tolérance, la diversité et les ponts entre les univers artistiques. Leur démarche, aussi exigeante qu’inclusive, dépasse le simple spectacle. C’est une vision du vivre-ensemble réunionnais qu’ils défendent, de scène en scène, de salle en salle, de cœur à cœur.
Une tournée locale et internationale
Dès ce mois de juin, le groupe entame une tournée de huit dates à La Réunion, dont une prestation très attendue au Festival Circus Days à Saint-Paul, ce samedi 7 juin. Puis en août, cap sur la Métropole pour vingt représentations, avant de traverser l’océan pour performer sur l’île sœur, Maurice.
Pour Loki Lonestar, cette tournée est bien plus qu’une série de concerts :
« Toutes ces dates vont contribuer au rayonnement de la culture réunionnaise », affirme-t-il.
Avec une identité visuelle fraîchement repensée, Lady La Fée continue d’explorer de nouvelles dimensions artistiques, sans jamais perdre de vue son territoire et ses racines.
Comme chaque année, le mois de décembre sera intense pour le groupe. Fidèle à sa démarche artistique et pédagogique, Lady La Fée prévoit plus de 20 spectacles dans les écoles de l’île. Des représentations qui mêlent contes de Noël, traditions créoles et sensibilisation à l’écologie.
« Nous sommes ancrés sur notre territoire et dans l’actualité. Sensibiliser, contribuer à l’éveil des consciences fait bien entendu partie de notre ADN », rappelle le groupe.
Une polémique qui bouscule
Mais l’enthousiasme a récemment été terni par un article de presse rapportant les propos du député Frédéric Maillot, qui aurait remis en question la légitimité du groupe à représenter le patrimoine réunionnais, allant jusqu’à évoquer un possible retrait de soutien financier.
La réaction du groupe ne s’est pas fait attendre. Dans une déclaration ferme, Lady La Fée défend non seulement sa place dans le paysage culturel local, mais prend aussi fait et cause pour tous les artistes réunionnais et d’ailleurs :
« Nous nous insurgeons contre tous les prétendus défenseurs du patrimoine dont les discours sont empreints de haine et de peur de la différence. »
Le message est clair : Lady La Fée prône un art libre, hybride, audacieux, qui puise dans les traditions pour mieux dialoguer avec le monde.
Plutôt que d’alimenter la division, le groupe tend la main au député :
« On l’invite, en toute humilité, à un échange sur la culture, le patrimoine, la création et le financement de la culture réunionnaise... et pourquoi pas sur scène. »
Une proposition à la fois provocatrice et généreuse, fidèle à l’esprit du groupe.
Et de conclure, dans une déclaration empreinte d’espoir et de fierté :
« À La Réunion, nous pouvons être un exemple pour le monde. Une terre de mixité et d’ouverture. Nous n’avons plus peur... Aujourd’hui, nous sommes libres, alors agissons de la sorte. »
Dans une époque où les lignes bougent, Lady La Fée incarne une culture réunionnaise vivante, plurielle, en perpétuelle invention. Et ça, c’est peut-être bien le plus bel héritage à transmettre.