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La nuit documentaire de retour pour la 6e année consécutive sur Nouvelle-Calédonie La 1ère le 24 novembre


Rédigé le Vendredi 13 Novembre 2020 à 06:05 |



Roch Pidjot, le souffle de la dignité
Roch Pidjot, le souffle de la dignité
Pour la 6e année consécutive, Nouvelle Calédonie la 1ère propose une nuit du documentaire. Un premier documentaire inédit suivi de quatre autres, qui ont marqué l’année 2020. Le rendez-vous est donné pour cette grande nuit le 24 novembre à partir de 20H00.

En cette année singulière – marquée par le COVID en mars avril et mai  -  la rédaction en chef des magazines de Nouvelle-Calédonie la 1ère a fortement recentré le regard  sur l’identité calédonienne au travers de cette situation planétaire inédite. Une situation d’insularité et donc d’isolement accru pour toutes et tous. Sans doute l’opportunité renouvelée de nous redécouvrir à travers nos modes de vie, nos cultures et nos territoires.

L’offre documentaire de cette « nuit du film » est à l’image des réalités de ces derniers mois : envie d’horizons « intérieurs » de promenades lagunaires et de balades en forêt ; désir de rencontres entre amis ou de partage en tribu ou en famille ; projets de théâtre de danse ou de cinéma ;  envies de musique et de divertissement encore… La période reste propice à la méditation et aux interrogations sur soi-même.

Pour cette nuit, Itinéraires prend le temps de nous faire voyager autrement chez nous. Une invitation à une évasion à l’intérieur de nous-mêmes…
 
Mais la 1ère débute sa programmation du mardi par un inédit : la redécouverte d’un personnage de notre histoire récente. Roch PIDJOT qui fut le 1er député Kanak. On célèbre en ce mois de novembre le trentenaire de sa disparition.

Le programme complet

Roch Pidjot, le souffle de la dignité à 20h00
Réalisé par Jean-Michel Rodrigo et Marina Paugam
 (AVcom et de Bonobo Productions)
Premier député Kanak de la Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Calédonie la 1ère décide d’en faire un film. De son enfance à la Conception, enfant direct d'un couple mixte, à son accession à la chefferie de la conception puis son mariage avec la fille du chef Wamytan. Le réalisateur retrace à travers le parcours des Pidjot l’odyssée de ces premières familles Kanak qui sont entrées dans le paysage politique calédonien.

Roch Pidjot a disparu voilà tout juste trente ans, mais il est toujours présent -vivant- dans les pensées de ceux qui lui ont emboîté le pas sur le chemin de la reconnaissance des droits du peuple kanak… Pour certains de ces Anciens que l’on retrouve dans ce film, il serait même une sorte de Père de la nation.

Fervent catholique et chef de tribu, il était au dire de tous, humble, discret, privilégiant l’intérêt collectif. Profondément attaché à la valeur de la parole, il assumait en toute circonstance son rôle de « chef garant du dialogue », affirme un proche.

C’était, dit un autre, un sage qu’il conviendrait de ranger aux côtés d’Aimé Césaire, voire de Nelson Mandela. Le leader sud-africain aurait sans doute pu reprendre à son compte le slogan Deux couleurs, un seul peuple, dont la famille Pidjot est le symbole vivant. A sa fondation l’Union Calédonienne réunit les organisations indigènes, mais aussi des syndicalistes ouvriers et des agriculteurs de brousse. L’esprit est à la fraternité, à l’égalité des droits et des salaires, se souvient Aïfa Taïeb Jean-Pierre qui fera ses premiers pas dans le sillon de Roch Pidjot… longtemps avant de devenir maire de Bourail.

Les années 60 sont déterminantes mais le documentaire remonte plus loin dans le temps pour cerner le personnage. Roch Pidjot est né en 1907, un peu avant la Grande Guerre. Il est trop jeune pour se rendre compte de la dureté du monde, lui qui grandit à La Conception, un village administré par les Pères maristes, donc en partie protégé des violences de l’administration coloniale.

Roch Pidjot, son frère et ses soeurs vont à l’école, privilège rare pour des enfants kanak. Il n’empêche, Roch Pidjot est très vite confronté à l’atmosphère étouffante du Code de l’indigénat. La jeune Scholastique Togna qui devient son épouse, et dont les aïeux ont été décimés, contribue à sa prise de conscience.

Les indigènes sont contraints aux travaux forcés, soumis au couvre-feu, doivent obtenir des laissez-passer pour circuler et ceux qui dérogent à la règle vont en prison. Roch Pidjot devient LE chauffeur des soeurs, c’est sans doute son premier signe d’insoumission. « Il sera longtemps le seul Kanak de l’île à tenir le volant », rappelle le père Apikaoua.

Son attaché parlementaire, Jean-Claude Bonnevie, de rebondir : « Il a été premier en tout. premier président de l’Uicalo, l’organisation catholique fondée pour exiger la reconnaissance des droits des Indigènes, premier président de l’Union Calédonienne. Il sera l’un des deux premiers ministres kanak du gouvernement territorial et jouera un rôle majeur». Et puis, un jour, il deviendra le premier Kanak élu député de la République française. Pour l’historien Olivier Houdan, c’est là que, déçu par le manque de dialogue avec ses collègues de l’Assemblée nationale, avec les ministres successifs, il évoluera inexorablement du désir d’autonomie à la volonté affichée d’indépendance… Avant de passer le flambeau à la jeune génération. 
Discret, Roch Pidjot a laissé peu de traces de lui en images, il a par contre écrit toute sa vie et mis de côté des documents précieux… Personnels, politiques, mais aussi émanant de la chefferie de La Conception. Ces derniers sont fort rares souligne l’archiviste Ingrid Waneux Utchaou. Ce trésor de mémoire se trouve aux archives Territoriales et attend à bras ouvert les plus jeunes qui éprouveraient le besoin de voyager dans le temps pour mieux comprendre le présent…

Nouvelle-Calédonie, l’île sauvage à 20h55
Réalisé par Rémi Laugier
Zoom sur la faune calédonienne, une faune unique au monde. Plus de 4 300 animaux ont été recensés dont plus de 1 000 espèces de poissons différents. Un spectacle extraordinaire et captivant.

Nouvelle-Calédonie, amours & quelques tabous à 21h50
Réalisé par Thomas Yzebe

Amours naissantes ou couples plus âgés, issus de la même communauté ou couples mixtes, tous racontent leur love story, et un peu de leur Calédonie.

Edou & Thuthukani à 22h45
Réalisé par Florian Gibert Abensour / Philippe Buston

L’histoire d’une amitié et d’une aventure musicale entre deux artistes de l’Hémisphère Sud : Edou, chanteur compositeur renommé de Nouvelle-Calédonie et Thuthukani Cele, le Sud- Africain, arrangeur et clavier de Lucky Dube. Ils ont collaboré une première fois en 1996 sur l’album « Freta Mace » d’Edou, enregistré à Nouméa. 25 ans plus tard, les deux musiciens se retrouveront à Johannesburg pour donner suite à leur précédente collaboration et revenir sur l’impact laissé par le reggae dans la culture Kanak et Sud-Africaine.

Le corps de la ville à 23h40
Réalisé par Nicolas Habas

Itinéraires rallume les projecteurs sur les danseurs du pays qui pourrait changer notre vision du rythme dans les décors époustouflants de la Nouvelle-Calédonie.
Un lieu dans la ville, un danseur seul ou en groupe, une histoire poétique de ce lieu…
“Sous l’impulsion du geste artistique, la ville s’anime, comme un organisme vivant.”
Avec Richard Digoué, Soufiane Karim, Linda Kurtovitch, Simane Wenethem, Julien Leboulanger, Yoan Ouchot, Elsa Gilquin, Clancy Tenene, La troupe du Wetr Kumo, Les danseurs du Rex : Krilin, Zerbina Biina Poarareu, Kaie Hnautra.

 

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Ludovic Belzamine
Rédacteur en chef de Megazap.fr depuis 15 ans. En savoir plus sur cet auteur






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