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La crise sanitaire en Guadeloupe racontée dans un documentaire inédit le 29 novembre sur Guadeloupe La 1ère

Rédigé le Lundi 29 Novembre 2021 à 06:06



Ce soir, Guadeloupe La 1ère proposera à ses téléspectateurs, un nouveau numéro de "Horizons" qui sera consacré à la crise sanitaire via le documentaire "Guadeloupe, face à la vague" de David Muntaner.
« Ce variant ne fait pas de quartier. On n’a jamais vu ça. C’est un désastre sanitaire ».

Ces mots sont ceux du patron du service de réanimation du CHU de Guadeloupe. Marc Vallet en a vu d’autres, mais là, franchement, la gravité de la situation a entamé son moral. Il a pourtant doublé le nombre de lits, augmenté les équipes, demandé du renfort en métropole mais il doit se rendre à l’évidence, son équipe soignante n’arrive pas à suivre la cadence imposée par le Covid-19. Urgences débordées, services de réanimation surchargés, morgues et pompes funèbres saturées, le docteur Vallet est bien contraint de regarder la réalité en face : il lui faut désormais choisir qui va vivre et qui va mourir…

Retour sur la tragédie qui s'est jouée lors de la 4ème vague, à travers les portraits de ceux qui se sont battus au CHU de Guadeloupe contre ce variant tueur. 

Le documentaire a été réalisé par David Muntaner qui a déjà réalisé plusieurs documentaires dont celui de la violence domestique à la Réunion, de l'anniversaire des deux ans du passage d’Irma à Saint Martin ou encore de la violence des jeunes en Guadeloupe…

Qu'est-ce qui l'amené à réalisé un documentaire sur ce sujet ? "C’est cette neutralité du regard qui a poussé les médecins du CHU de Guadeloupe à me solliciter pour venir documenter la situation liée à la 4ème vague. Cette fois, le directeur de l’établissement, Gérard Cotellon et la patronne du service de médecine légale, le Dr Schnedecker, m’ont promis un accès libre et total à l’établissement. Notre caméra sera acceptée partout : aux Urgences, dans le Service de réanimation, mais aussi au service de médecine légale où la morgue est totalement saturée. C’est un accès exceptionnel et inédit pour une équipe de télévision. Bien sûr, nous sommes néanmoins conscients de notre responsabilité. La caméra saura se faire discrète, l’équipe respectera le travail des soignants. L’anonymat des malades inconscients, des morts à la morgue, sera scrupuleusement respecté. Les personnes qui témoigneront à visage découvert le feront de leur propre volonté" répond ainsi le réalisateur.

Les personnages de ce film documentaire sont des acteurs bien réels de la tragédie qui s'est jouée au CHU de Pointe à Pitre en Aout dernier. Cette liste n’est pas exhaustive. D’autres viendront s’ajouter. Le réalisateur a cherché, en toutes circonstances, à laisser s’exprimer des points de vue différents. Sur l’épineuse question de la vaccination par exemple, pro et anti-vaccin auront la parole…

Françoise RAYAPIN - Infirmière urgences et réanimation

Son métier d’infirmière c’est sa passion. C’est ce qu’elle a toujours voulu faire depuis toute petite.
En général elle travaille aux urgences et des situations critiques elle en a vu. Un drame de l’ampleur de celui qui se joue en ce moment pourtant, elle n’a jamais connu ça. Elle est venue renforcer le service de réanimation. Il faut bien des gens pour s’occuper des 35 lits supplémentaires. Il y a les journées interminables, les soins et puis la mort qui rôde. « C’est devenu de la médecine de catastrophe. On se retrouve face à un tsunami. Aucun établissement ne pourrait faire face, pas même en métropole. Il y a une vague de patients et on ne pourra pas sauver tout le monde ».

Philippe LE NOACH – Interne au Service de Réanimation

« 41, 37, 45, 58, 46… », ce matin-là, carnet à la main, Philippe le Noach énumère l’âge de ses patients en
réanimation. Aucun n’a plus de 65 ans. Pour ce jeune interne c’est un choc de voir jour après jour des Guadeloupéens de plus en plus jeunes intubés dans son service. Il y a une semaine, les huit boxes de cette aile de l’hôpital servaient encore à la vaccination. Mais face à l’explosion des contaminations et au taux d’incidence le plus élevé jamais vu dans un département français, le plan blanc a été déclenché. Le moindre espace disponible a été réquisitionné, le nombre de lits de réanimation est passé de 22 à 57.

Jean-Charles MARTYR-FALE - Animateur Radio à Guadeloupe la 1ère

« Les obsèques de madame F. Eléonore Agathe, décédée dans sa 75e année seront célébrées ce 29 août à
9 heures… » Comme tous les jours à 13h30, Jean Charles Martyr-Fale lit à l’antenne de Guadeloupe la 1ère, les
avis d’obsèques. Il donne quelques informations sur les défunts, leur vie, leur famille, leur parcours. C’est une tradition aux Antilles, écoutée par une grande partie de la population. La situation actuelle a forcé les programmateurs à allonger la durée de l’émission d’une heure. La longue liste des victimes du Covid-19 prend du temps à être lue. « D’habitude, on a une trentaine de décès par jour. La semaine dernière on était montés à plus de 80. Aujourd’hui j’en ai 79. Du jamais vu ». Alors que le taux d’incidence dépasse toujours les 2000 pour 100 000 habitants et que la situation continue à se dégrader, Jean Charles Martyr-Fale s’attend à franchir le cap symbolique des 100 avis de décès à lire dans la même émission « peut-être dès la semaine prochaine ».


Mots Clés : Guadeloupe La 1ère
Ludovic Belzamine
Rédacteur en chef de Megazap.fr depuis 15 ans. En savoir plus sur cet auteur

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