En Martinique, comme partout ailleurs, la jeunesse queer cherche sa place, entre héritage culturel, poids des traditions et désir d’affirmation. Le documentaire « Ce feu qu’on tait, fragments d’une jeunesse queer » disponible sur La1ere.fr, la plateforme france.tv et l'app La 1ère, réalisé par Antoinette Giret et Julien Bonnaire, donne la parole à ces jeunes qui, souvent en silence, construisent leur identité dans une société où la différence peine encore à être pleinement acceptée.
À travers les récits croisés de Guynel et Diovany, deux jeunes hommes martiniquais aux parcours contrastés mais aux questionnements semblables, le film dresse le portrait intime et sensible d’une génération en quête de soi.
Deux parcours, une même quête d’authenticité
Guynel, installé depuis trois ans à Paris, fait le chemin inverse : il retourne sur son île natale pour renouer avec ses racines et affronter son passé. Ce retour symbolique est aussi l’occasion d’une rencontre inédite avec son père, avec qui il ose enfin parler à cœur ouvert.
Diovany, lui, vit encore en Martinique. Étudiant et passionné par la culture ballroom, il s’apprête à participer à son premier ball, un événement récent sur le territoire, symbole d’expression et de liberté. Son rêve : se produire un jour sur la scène drag parisienne, là où l’art de s’assumer devient une célébration de soi.
Une jeunesse entre héritage, luttes et fierté
Les deux jeunes hommes incarnent les dilemmes d’une jeunesse partagée entre attachement à son territoire et besoin de s’en émanciper pour se trouver. Leur vécu met en lumière des réalités souvent tues : la pression du regard social, les stéréotypes persistants, mais aussi la force de la communauté et la résilience face à l’invisibilité.
En filigrane, le rapport à la famille, la quête d’acceptation et la redéfinition des racines sont au cœur du film. À travers eux, le documentaire esquisse un portrait collectif de jeunes queer martiniquais qui réinventent les codes, osent être fiers et se réapproprient leur histoire.
Donner la parole à une jeunesse longtemps silencieuse
Avec une sensibilité rare, « Ce feu qu’on tait » donne à voir une Martinique contemporaine, traversée par des tensions identitaires mais aussi pleine d’espoir. En mêlant intimité et universalité, le film dépasse les frontières de l’île pour raconter, plus largement, ce que signifie grandir queer dans un monde où les représentations manquent encore.
D’une durée de 52 minutes, ce documentaire produit par Talweg s’inscrit dans la programmation « Ultra Fiers ! » du pôle Outre-mer de France Télévisions, une série d’œuvres engagées qui célèbrent la diversité, la tolérance et la fierté d’être soi.
« Ce feu qu’on tait, fragments d’une jeunesse queer », une ode à la liberté, au courage et à la fierté de s’affirmer, là où la parole manquait encore.














